Azimut

Azimut« N’allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace » Ralph Waldo Emerson

Marcher ce n’est jamais urgent ; c’est juste important.

« Me voilà allongé. Enfin. Fatigué ou déjà trop âgé pour une double activité. La péri-urbanité de ces deux jours me laisse songeur sur la capacité de l’homme à engendrer son propre univers carcéral. »

Voilà ce qu’écrit Bertrand Meunier au terme de sa première journée de marche, le 2 mars 2017, premier pas d’Azimut, beau projet du collectif Tendance Floue. Une marche photographique à travers la France, et 30 artistes (dont dix-huit invités du collectif) qui se relaient, « faisant l’expérience paradoxale de la liberté et de la contrainte qu’offre la marche à pied pendant 8 mois et clôturée le 19 octobre 2017. L’itinéraire de chacun est libre. Chemins creux ou routes goudronnées, lignes droites ou sinueuses, les marcheurs-photographes n’ont qu’un horaire à respecter : être à l’heure au rendez-vous fixé à celui ou celle qui lui succède. » Départ Montreuil où se trouvent les bureaux de Tendance Floue.

La liberté, la lenteur. Prendre son temps. Se donner la possibilité de faire un pas de coté, ou un pas vers soi. Ajouter son vague à l’âme et mettre son grain de sel. Dans cette démarche (des marches), éminemment politique, il ne s’agit pas d’établir un quelconque état des lieux mais de partager l’expérience, de sentir, entendre, voir, toucher une réalité qui est extérieure au marcheur qui l’invente (inventaire) pour nous lecteurs.

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(c) Antoine Bruy

« De cette confrontation à l’inconnu et à la liberté documentaire », six carnets photographiques en édition limitée verront le jour. 3 sont déjà parus ; le quatrième « I » parait ces jours-ci. Bels objets avec une édition soignée, ces carnets constituent une sorte de roman non-fictionnel – encore que – où la beauté, l’étrange et l’inconnu renforcent la banalité extraordinaire de la réalité que chaque photographe-marcheur tente de nous faire partager.

Liste des 30 photographes :

Pascal Aimar ; Thierry Ardouin ; Denis Bourges ; Antoine Bruy ; Michel Bousquet ; Guillaume Chauvin ; Gilles Coulon ; Olivier Culmann ; Pascal Dolémieux ; Bertrand Desprez ; Gabrielle Duplantier ; Grégoire Eloy ; Laure Flammarion ; Léa Habourdin ; Mat Jacob ; Marine Lanier ; Stéphane Lavoué ; Julien Magre ; Bertrand Meunier ; Yann Merlin ; Meyer ; Julien Mignot ; Marion Poussier ; Kourtney Roy ; Mouna Saboni ; Clémentine Schneidermann ; Frédéric Stucin ; Flore-Aël Surun ; Patrick Tourneboeuf ; Alain Willaume

Sur le site de Tendance Floue : http://tendancefloue.net/actualite/azimut-i/

Reportage sur Arte : https://info.arte.tv/fr/photographie-en-marchant-voit-mieux

 

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La France vue d’ici

FranceVueIciC’est en 2014 que Sophie Dufau, rédactrice en chef adjointe à Mediapart et Gilles Favier, directeur artistique du rendez-vous photographique Image singulières décident de constituer un corpus de photographies sur la France et sur les hommes et les femmes qui y vivent. Donner à voir la France n’est pas nouveau et on pense tout de suite au magnifique travail mené par Raymond Depardon de 2004 à 2010 ou bien plus récemment au projet France territoire liquide qui de 2011 à 2014 explorait les paysages français. Mais comme le note Sophie Dufau, “sur les ouvriers, les apprentis, les agriculteurs, les pêcheurs, les chômeurs, les enseignants, les infirmières… sur les filles et les garçons, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux vivant en France au début du XXIe siècle, aucun projet d’envergure n’avait été mené.« 

Prenant exemple sur le site américain de photo-reporters Facing change, documenting America qui souhaite documenter et faire partager les interrogations que se pose les États Unis, La France vu d’ici va d’abord être un site où chacun peut suivre les projets retenus et consulter librement le travail des photographes. À la fin du projet, c’est pas loin de mille photos qui seront ainsi exposées provenant d’une trentaine de photographes et de quelques journalistes. Mélanges de styles et de formes, en proposant des photos argentiques et des photos numériques, des images proches de la photographie de reportage, d’autres plus d’une esthétique plasticienne, chacun y trouvera le reportage qui le touche.

De ce projet naquit un livre, qui, on peut le regretter pour certains, ne reprend pas l’intégralité des reportages mais qui donne un aperçu du travail effectué. « Quand vous regarderez les images de ce livre, rappelez-vous qu’il s’agit d’un livre politique » nous dit Sophie Dufau dès la première phrase de la préface. En effet cette France vue d’ici c’est la France qui travaille, qui galère, qui lutte pour exister, et ce projet nous montre des visages, des corps, des regards qu’on ne voit jamais mais qu’on évoque quelquefois en parlant de « la France d’en bas ». Alors oui c’est un livre politique. Politique, il l’est aussi par sa volonté de remettre le photojournalisme dans une production de sens et de le sortir de l’illustration où le maintiennent souvent les médias. Comme le dit Christian Caujolle dans son entretien avec Edwy Plenel : « La France vu d’ici vient combler un manque : celui du questionnement de la société française au moment où elle va mal, voire de plus en plus mal. Il fait la preuve que c’est aussi de la diversité des approches visuelles, de la confrontation d’esthétiques d’aujourd’hui que naissent les questions auxquelles il devient urgent d’apporter des réponses.« 

La France vue d’ici. – Editions de La Martinière. Paris , DL 2017
Livre – Espace Documentation – cote : 779 FRA

Disponibles également à la médiathèque :

France[s] territoire liquide : collectif de photographes. – [Paris] : Seuil, DL 2014

Livre – Espace Documentation – cote : 779 COL

 

 

 

 

DEPARDON, Raymond . France de Raymond Depardon (La) : exposition, Bibliothèque Nationale de France, 30 sept. 2010-9 janv. 2011 . – Seuil. Paris , 2010
Livre – Espace Documentation – cote : 779 DEP

 

 

 

LETOURNEUX, François. Le mouvement des lieux : petites histoires de paysages . – Buchet-Chastel. Paris , DL 2016
Livre – Espace Documentation – cote : 711 LET

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Devenir un ange

DevenirUnAnge« Vous ne pouvez pas me voir de là où je me regarde en moi. »

Francesca Woodman est née en 1958 et s’est défenestrée le 19 janvier 1981. Elle laisse derrière elle neuf années de création compulsive, une œuvre courte mais dense de plus de huit cents clichés, généralement au format carré et en noir et blanc.

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House #3, Providence, Rhode Island, 1976 © George and Betty Woodman

Il est toujours facile, quand on connait la fin, de vouloir interpréter les images. Cependant cette tentation est, ici, d’autant plus difficile à éviter que Francesca Woodman ne cesse de construire, de mettre en scène, sa disparition. Que ce soit à l’aide d’une lente vitesse d’exposition où son corps, le plus souvent nu, s’estompe, s’efface dans le mouvement ou bien encore disparaissant en partie derrière des lambeaux de tapisserie ou des morceaux de miroirs. Dans la majorité de ses photos, le corps est présent, un corps fragmenté, un corps évanescent. Dans le cadre carré de ses photos (Francesca Woodman utilise un Yashica 6×6) tout semble refuser d’être figé comme il est, tout semble aspirer à devenir autre chose, un ange peut-être…

Francesca Woodman joue avec la photographie et ses composants que sont la lumière et la durée. Et elle sait ce qu’elle veut. Ses prises de vue sont préparées à l’aide de dessins. Une approche surréaliste dont elle emprunte certains symboles : verres, miroirs, peinture écaillée, papier peint déchiré ; une démarche qui peut faire penser à Claude Cahun.

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Alix Cléo Roubaud, de la série Si quelque chose noir, Saint-Félix, 1980 © Alix Cléo Roubaud

Ce jeu avec son corps, la lumière, la disparition rappellent tout naturellement Alix Cléo Roubaud, autre femme photographe, morte elle aussi prématurément.

Cet ouvrage propose trois essais écrits par Anna-Karin Palm, romancière suédoise, Anna Tellgren commissaire de l’exposition et George Woodman, le père de l’artiste.
FONDATION HENRI CARTIER-BRESSON. Francesca Woodman, Devenir un ange : [exposition, Paris, Fondation Henri Cartier-Bresson, 11 mai-31 juillet 2016]. – Paris : Editions Xavier Barral, DL 2016
Résumé : Une présentation de l’ensemble de l’œuvre de cette jeune photographe américaine, qui explore le corps et sa représentation fantomatique ; l’ange étant un motif récurrent de son œuvre.
Livre – Espace Documentation – cote : 779 WOO
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Ville nomade

CVium3L’oxymore du titre évoque parfaitement le contenu du livre. Un autre oxymore pourrait suggérer le travail de Christian Vium : poésie cadastrée.

La ville dont on parle est Nouakchott, « En 1958, alors […] vulgaire point d’eau autour duquel évoluent quelque cinq cents nomades vivant sous la tente, […] promue capitale de la Mauritanie par décret politique« ¹.

Comment peut-on rendre compte, comment peut-on comprendre une ville où « il n’y a

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Untitled | Sprite |NKC 02.6.06 | Dar el-Beida (c) Christian Vium

rien à voir. Rien d’emblématique, rien à visiter. Rien à sauvegarder non plus dans cet agglomérat urbain surgi des sables voilà cinquante ans.« ¹ ?  Christian Vium a choisit de constituer une sorte de puzzle où archives, textes et photos dressent le portrait de cette ville qui peine à émerger d’un désert qui semble n’attendre qu’un signe pour l’absorber de nouveau. C’est cette impression que donnent les premières images du livre où l’on peut voir quelques stigmates d’une occupation humaine dans un univers entièrement dominé par le sable. Opposition qu’on retrouve tout au long de « Ville nomade », dedans et dehors (marges, périphéries), nomadisme et sédentarisme, visages farouches ou fragiles d’une ville constamment menacée d’engloutissement par le sable, et les inondations (effets délétères du réchauffement climatique).

Les photographies de Christian Vium mettent en lumière (et quelle lumière !) cette ville sortie du sable et ses magnifiques portraits affirment la vie là où on serait tenté de n’y voir que vestiges. Elles insufflent une poésie à ce travail de recherche. Car comme l’indique lui-même Christian Vium « Pour ma thèse de doctorat, je l’ai poursuivi en réalisant systématiquement une sorte de cartographie ethnologique. Chaque photo est géo-localisée afin de pouvoir revenir plus tard dans le quartier concerné et constater son évolution sociale et structurelle (bâtiments, routes,…). » « Ce travail montre bien la relation entre les sciences et l’art. Ces deux formes d’enquête et d’expression peuvent être en symbiose. Ce projet n’est pas qu’un produit esthétique. Il est avant tout un travail analytique pour comprendre cette ville. »

Repéré par le Foam Talents d’Amsterdam et le prix Lensculture 2015, Christian Vium a été l’année dernière le 21e lauréat du prix HSBC pour la photographie, avec Marta Zgierska. Boursier en anthropologie visuelle, le jeune Danois est docteur en anthropologie sociale et alimente par ses photos son sujet de prédilection, «La caméra, critique culturelle».

¹Les citations sont extraites de l’article Nouakchott, fiction urbaine d’Armelle Choplin, inséré dans le livre.

VIUM, Christian. La ville nomade. – Arles (Bouches-du-Rhône) : Actes Sud, 2016
Résumé : Album du photographe lauréat du prix de la fondation HSBC en 2016
Livre – Espace Documentation – cote : 779 VIU

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L’autre fleuve

BStofleth2Bertrand Stofleth est diplômé de l’école nationale supérieure de la photographie d’Arles. Il a travaillé pendant 7 ans sur ce projet photographique, de 2007 à 2014. Ces différents travaux  portent sur les modes d’habitations des différents territoires et interrogent les paysages dans leurs usages et leur représentation. Rhodanie représente ici un territoire davantage imaginaire qui se serait incarné le long des 850 km du Rhône de  sa source à son delta. Et le livre suit aussi cet itinéraire puisque les premières images sont celles du glacier du Rhône et la dernière est prise en Camargue. Le travail présente une facture de style documentaire. Bertrand Stofleth a travaillé à la chambre photographique grand format à partir d’une nacelle élévatrice. Ce lourd protocole donne un liant aux images et nous met dans la position du spectateur, en haut d’un belvédère, ou assis au balcon d’un théâtre.

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© Bertrand Stofleth – Rhodanie

L’impression est renforcée par la mise en scène qui élabore des saynètes où l’homme, les voitures, les loisirs encadrés, le béton, les usines apparaissent au bord du fleuve, et animent ces territoires habités, aménagés, en constante évolution. Si la nature est encore présente, c’est davantage autour du vieux Rhône, ces tronçons du fleuve court-circuités par les installations hydro-électriques, sortes de tiers-paysage entre nature et urbanisme. Les images où se dressent les tours de refroidissement des centrales nucléaires (p. 62 et 75) ne sont pas sans rappeler les travaux de Mitch Epstein, le photographe américain qui a remporté le Prix Pictet en 2011 pour sa série American Power. La dernière photo de la série présente une vedette où s’entassent des touristes s’approchant de la rive camarguaise du fleuve sur laquelle un cavalier dirige une manade. Les touristes semblent au spectacle, comme dans un safari fluvial. La scène, un peu grotesque, rappelle certains clichés de Martin Paar sur le tourisme de masse. Plus qu’un livre sur le paysage, Rhodanie est un livre sur l’usage du paysage.

STOFLETH, Bertrand . Rhodanie. – Arles : Actes Sud, DL 2015
Résumé : Une descente du Rhône, de sa source en Suisse à ses embouchures en Méditerranée, à travers des photographies en couleur, réalisées entre 2007 et 2014, dont l’attrait réside tout autant dans la manière de voir que dans les objets perçus. Un texte critique et un entretien avec l’auteur accompagnent les clichés.
Livre – Espace Documentation – cote : 779 STO

Pour aller plus loin :

Le site de Bertrand Stofleth : http://www.bertrandstofleth.com/stofleth.php

Un précédent travail de Bretrand Stofleth, Paysages écrasés (GR 2013) est visible dans le livre France Territoire liquide disponible à la médiathèque : http://mediatheque.ville-coueron.fr/EXPLOITATION/doc/ALOES/0419341/france-s-territoire-liquide-collectif-de-photographes

 

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Leçon de photographie

Shore3Stephen Shore est l’un des photographes les plus importants et influents de ces dernières années. Souvent associé aux coloristes américains avec William Eggleston et Joel Meyerowitz, Stephen Shore a été le premier photographe à être exposé de son vivant au Metropolitan Museum of Art de New-York. En 1975, il fait partie des huit jeunes photographes sélectionnés pour l’exposition New topographics : photographers of a man-altered landscape qui marque un tournant dans l’évolution de la photographie documentaire et dans la représentation des paysages urbains contemporains. Tout au long de son travail, il s’est beaucoup interrogé sur le rôle de l’appareil photographique dans le processus de transformation du monde en images. Pour Stephen Shore, tout mérite d’être mis en image, ainsi il privilégie les sujets triviaux comme sa chambre d’hôtel, son repas du midi ou la rue principale d’un village texan.

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Stephen Shore – El Paso Street – El Paso, Texas, 1975

Adoptant la chambre 8X10 pouces (20X25 cm), chaque photo oppose un sujet banal à un traitement exagérément raffiné. La Leçon de photographie que Phaïdon réédite est la synthèse des cours que Stephen Shore donna au Bard College, dans l’état de New-York,  à partir de 1982. S’interrogeant sur la nature des photographies, il en analyse 4 niveaux : le niveau physique, le niveau représentatif, le niveau mental et enfin la modélisation mentale. Pour Stephen Shore, on ne peut dissocier la fabrication de l’image de sa lecture. Demandant une participation active du lecteur, le texte, synthétique et ciselé, ouvre sans cesse des espaces de réflexion, d’autant qu’il propose un point de vue assumé. Illustrée de nombreuses exemples, la Leçon de photographie nous enseigne autant à lire qu’à fabriquer des images que ce soit sur le plan esthétique, analytique ou technique.

SHORE, Stephen. Leçon de photographie : la nature des photographies. – Paris : Phaidon, DL 2010
Résumé : Exploration des différentes manières de comprendre la photographie à travers les genres et les époques, s’appuyant sur des photographies d’auteurs de renom ou anonymes.
Livre – Espace Documentation – cote : 770 SHO

Pour aller plus loin :
Le site de Stephen Shore : http://www.stephenshore.net/index.php

Interview de Stephen Shore pour la revue L’œil de la photographie (en anglais) :

 

 

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Jungles

Jungles2Ce livre témoigne des campements de fortune installés dans le nord de la France, au début des années 2000. Pourchassés, les migrants Croates, Bosniaques, Kosovars, puis plus tard Afghans, Kurdes, Irakiens, Iraniens, Pakistanais, Somaliens, Éthiopiens, se réfugient alors dans des « coins abandonnés où même les chiens ne vont pas pisser ».

Le choix esthétique est surprenant. En effet Jean Revillard a choisi des éclairages très travaillés qui haussent les cabanes au niveau de sculptures sorte de land art de Robinson d’infortune. Un travail magnifique et engagé.
Jean Revillard, qui propose en conclusion un lexique « carnet de cabanes », a été lauréat du World Press Photo en 2008.

Un aperçu de son travail sur le site du World Press Photo : https://www.worldpressphoto.org/collection/photo/2008/contemporary-issues/jean-revillardJungles4

Jean Revillard est aussi le fondateur de l’agence Rezo.ch, première agence photographique online de Suisse-Romande. Il traite de la question des réfugiés au sens le plus large : malades des radiations,  prostituées poussées dans la forêt, réfugiés du tsunami, ils suit souvent pendant longtemps des hommes et des femmes poussés au bord de la civilisation.

Jungles : abris de fortune aux abords de la Manche / Revillard, Jean. – Genève : Labor et fides ; Paris : Ed. du Cerf, cop. 2009

Résumé : A travers 48 photographies, J. Revillard, lauréat du World press photo 2008, offre un témoignage sur les conditions de vie des migrants stationnés à Calais, dans le nord de la France, habitant des cabanes de fortune, dans l’attente de rejoindre l’Angleterre. [©Electre]

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Paysages français

BNFC’est plus d’un millier de photos de 160 auteurs qu’expose la BnF dans ses deux galeries. Un millier de photos pour retracer l’histoire du paysage français de 1987 à 2017. Cela commence tout naturellement par la commande de la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale – administration française en activité de 1963 à 2014), celle de 1984, la première d’une longue série de commandes financées par l’état ou les collectivités locales. Au lendemain des Trente Glorieuses, la France s’urbanise, des friches industrielles apparaissent et les zones commerciales  s’étendent. Ils sont 29, ces premiers photographes, jeunes auteurs ou artistes confirmés, français et étrangers, auxquels la DATAR confie la mission de photographier la France, comme ils veulent, comme ils le sentent. Il y aura, parmi eux, Robert Doisneau, Raymond Depardon, Gabriele Basilico ou encore Josef Koudelka. D’autres missions se succèderont jusqu’à la dernière présentée : France, territoire liquide. Par delà la mutation des paysages, c’est aussi l’évolution de la photographie de paysage que met en lumière l’exposition de la BnF. De quoi nous amener à nous interroger sur notre propre perception du paysage, de notre paysage.

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Stéphane Couturier
Mission photographique du Centre méditerranéen de la
photographie, commande « Sédimentations »
Série « Melting Point »,
Bastia n°1,
2007
© Stéphane Couturier
Courtesy La Galerie Particulière, Paris/Bruxelles
Centre méditerranéen de la photographie, Bastia

« Paysages français. Une aventure photographique, 1984-2017 », Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, quai François-Mauriac, Paris 13e. Du 24 octobre 2017 au 4 février 2018, « Paysages français. Une aventure photographique, 1984-2017 », (Éditions de la BnF. 304 p., 49,90 €.)
Le livre sera bientôt disponible à la médiathèque.

Si vous ne pouvez pas aller à Paris, ne manquez pas l’exposition virtuelle : http://expositions.bnf.fr/paysages-francais/

Pour aller plus loin : 
Le site de la DATAR : http://missionphoto.datar.gouv.fr/fr

 

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Développement compris

couverture du livre Kodachrome« Ses photographies sont comme des photos d’identité du réel » Roland Barthes.

Un ciel un peu délavé, la plage, un couple en maillot de bain qui joue aux raquettes. Plus loin, un terrain de foot à l’orée d’une forêt. On pourrait se croire devant les clichés d’un vacancier en balade. Réédition du fameux livre du photographe italien Luigi Ghirri, Kodachrome porte bien son titre. Des images un peu surannées mais qui demeurent fortes comme ersatz de la réalité. Ghirri fait des images avec les images de cette réalité [les cartes postales de David Hamilton sur un présentoir ! p. 88]. Il sait aussi recomposer ; la série « Ile Rousse » vaut à elle seule l’ouvrage. Entre photographie vernaculaire et multiplication des signes, Ghirri interroge les possibilités de captation du médium photographique, pour établir le cadre esthétique d’un moment tout en utilisant les pratiques ordinaires de tout photographe du dimanche.

Luigi_GhirriPour Ghirri, il n’ y a pas d’un coté les images de familles, les cartes postales, les images publicitaires. Il refuse la distinction entre les genres ; c’est l’environnement qui classifie. Alors Ghirri change l’environnent.

Aujourd’hui encore le travail de Luigi Ghirri continue d’influencer grand nombre d’artistes contemporains tel que Martin Parr, pour n’en citer qu’un.

GHIRRI, Luigi. Kodachrome. Londres, Mack ; 2012

Pour aller plus loin :

Luigi Ghirri sur le site de Polka Gallerie : http://www.polkagalerie.com/fr/luigi-ghirri-biographie.htm

 

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Surfaces de réparation

Foot2Le foot, bien sûr. Mais en Palestine, a Jénine, à Dura, à Naplouse, dans des camps de réfugiés… En choisissant pour sujet d’enquête le football en Palestine, la photographe Amélie Debray (à la suite de « L’Esprit du sport » [2010]) tend à montrer que la passion du ballon rond est partout la même. Sans occulter la situation de ce pays, elle en offre un visage pacifique et libre qui repousse les clichés. Là-bas aussi, il y a entrainement, liesse des supporters, conseils de l’entraineur, sélection nationale féminine. Très belles photos avec trois préfaces d’Agnès B, d’Eric Cantona et de Stéphane Hessel !

Présentation de l’exposition par Amélie Debray sur TV5 Monde :

 

Debray, Amélie. Surface de réparation. Pris : Fondation Art Oxylane ; Paris : Galerie du Jour Agnès B, impr. 2012.

Le site de la photographe : https://www.ameliedebray.fr/

 

 

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